Le nom du groupe vient d'une chanson de Muddy Waters, Rollin' Stone, choisie par Brian Jones. Le blues a toujours été la source d'inspiration principale des Stones, qui sont l'un des principaux acteurs du retour de cette musique sur le devant de la scène, à travers le British blues boom . Les premiers enregistrements des Rolling Stones sont des reprises de blues et de rhythm and blues américains. Après avoir rencontré le succès au Royaume-Uni, ils deviennent populaires aux États-Unis, durant la British Invasion (initiée par les Beatles) du milieu des années 1960. Leur single de 1965 (I Can't Get No) Satisfaction les fait connaître dans le monde entier.
Rolling Stones : Mick Jagger opéré avec succès, le groupe de retour cet été
Les Rolling Stones sont entrés au Rock and Roll Hall of Fame en 1989, et Mick Jagger a été anobli par la reine du Royaume-Uni en 2002. Leur image de mauvais garçons rebelles, véhiculée dans les années 1960, est une référence majeure pour les générations de musiciens rock qui les ont suivis. Après soixante années de carrière, les Stones, tous septuagénaires, continuent à se produire sur scène et avec succès dans le monde entier, et ne manifestent aucune intention de mettre un terme à l'existence du groupe.
De son côté, Brian Jones, après avoir rencontré Alexis Korner, l'un des pionniers du blues britannique, lors d'un concert à Cheltenham, décide de déménager à Londres avec Pat Andrews, la mère de son enfant. Désireux de monter son propre groupe, il passe une petite annonce dans Jazz News fin 1961. Il pense appeler son groupe les Rollin' Stone, d'après un titre de Muddy Waters[5]. Brian Jones donne rendez-vous aux postulants au pub Bricklayers'arms sur la Berwick Street (en)[6]. Le pianiste Ian Stewart répond à l'annonce et lui présente d'autres musiciens dont le chanteur Andy Wren et le guitariste Geoff Bradford. Peu à peu, la première mouture des Rolling Stones se forme avec Brian Jones et Geoff Bradford aux guitares, Ian Stewart au piano, Paul Pond (qui office sous le nom de P.P. Jones) au chant[7]. Le poste de batteur est fluctuant : plusieurs batteurs payés au concert se succèdent dont Charlie Watts et Mick Avory (futur Kinks).
Oldham a même sollicité les Beatles pour leur écrire I Wanna Be Your Man en septembre, que le groupe enregistre et publie en single en novembre, avec en face B une improvisation du groupe, créditée Nanker Phelge, intitulée Stoned. Le single sort quelques jours après l'enregistrement et se classe à la douzième place au Royaume-Uni. Si le single rencontre un succès mineur, l'exemple des Beatles, qui composent eux-mêmes leur chansons, pousse Jagger et Richards à tenter l'expérience[40]. Jagger disait à Keith Richards : Ça a l'air facile de faire des chansons. On pourrait essayer. [41].
L'année 1966 voit également une nouvelle succession de tournées (moins intenses que l'année précédente). Du 18 février au 1er mars, le groupe se rend en Australie et en Nouvelle-Zélande en jouant deux concerts par date. Après une pause de trois semaines durant lesquels ils retournent enregistrer de nouvelles chansons au studio RCA (pour l'album Aftermath et le single Paint It, Black), les Stones tournent en Europe du 26 mars au 5 avril. Après la sortie de l'album, le groupe reprend la route, cette fois-ci aux États-Unis et au Canada du 24 juin au 28 juillet.
Avec ces problèmes judiciaires et internes, le groupe se retrouve contraint d'arrêter les tournées pendant deux ans. Après avoir tourné de façon ininterrompue depuis leurs débuts, donnant entre 250 et 300 concerts par an, le groupe effectue sa dernière tournée européenne du 25 mars au 17 avril. Il est le premier groupe du bloc de l'ouest à jouer un concert de rock en Pologne le 13 avril. Mais la venue dans ce pays, ainsi que les deux concerts joués ce soir-là ne plaît pas forcément aux autorités. Le groupe ne retournera pas jouer avant de nombreuses années dans les pays du bloc de l'est. Le groupe joue son dernier concert le 17 avril 1967 à Athènes en Grèce avec Brian Jones. Comme les Beatles, les Rolling Stones avaient subi depuis leurs débuts l'hystérie des foules dans les salles et en dehors, phénomène que l'on appelait la beatlemania. Particulièrement éprouvants, les concerts des Stones tournaient souvent à l'émeute à cause des fans qui tentaient de monter sur scène ou des bagarres dans le public. De nombreuses fois, les Rolling Stones furent contraints de s'enfuir de scène au bout de quelques minutes poursuivis par des fans. Les coûts des dégâts et le nombre de blessés sont parfois importants comme à Blackpool, à La Haye ou Paris[48].
L'année 1968 est décisive pour les Stones. Musicalement, avec l'échec de Their Satanic Majesties, le groupe a perdu du terrain face à ses concurrents. La musique du moment subit une véritable mutation apportée par des groupes comme The Jimi Hendrix Experience, The Doors ou Grateful Dead, et l'épicentre du rock s'est déplacé d'Angleterre vers la Californie. Alors que les Beatles concoctent leur Album blanc, que The Who enregistre son opéra-rock Tommy, les Stones marquent leur grand retour en revenant aux racines du blues et du rock, d'abord avec le single Jumpin' Jack Flash, puis avec l'album Beggars Banquet. L'album est très influencé par son époque et l'esprit de contestation qui flotte dans l'air. Des titres comme Street Fighting Man, Jigsaw Puzzle ou Sympathy for the Devil font référence aux émeutes qui éclatent un peu partout dans le monde occidental. Depuis la descente de Redlands, Mick Jagger s'est positionné dans une attitude de défiance et de rébellion vis-à-vis de l'ordre établi[57]. Des titres comme Sympathy for the Devil témoignent aussi de l'influence de Marianne Faithfull sur Mick Jagger. Cette dernière l'a initié à une certaine culture littéraire puisque la chanson est inspirée du roman Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov[58].
En 1973, l'inspiration du groupe s'appauvrit, Keith Richards connaît des problèmes du fait de l'héroïne. La villa Nellcôte, devenue un repaire d'héroïnomanes (dont Anita Pallenberg), est surveillée par la police. En décembre 1972, la police trouve motif à inculper Keith Richards pour usage et trafic de drogue[66]. Si le guitariste a le temps de quitter les lieux, il est déclaré persona non grata sur le territoire français, ce qui y prive le groupe de tout concert pour plusieurs années. L'album qui sort en 1973, Goats Head Soup, enregistré en Jamaïque, compte un succès commercial avec Angie. Pour la tournée européenne qui promeut l'album, du fait de leurs démêlés judiciaires en France, les Rolling Stones et la radio RTL affrètent un train spécial pour un concert exceptionnel donné à Bruxelles. Le bootleg Brussels Affairs en reflète le son, notamment les prestations de Mick Taylor, et sera officiellement publié en 2011 dans la série From the Vault dans son intégralité.
En 1978, le groupe retrouve le succès avec Some Girls, qui propose des chansons répondant à la vague punk (When The Whip Comes Down, Lies) et disco avec le tube Miss You. S'il est aujourd'hui son album le plus vendu, le groupe réussit encore à s'attirer les foudres des bien-pensants notamment à cause des paroles et de la pochette du disque jugées sexistes[74]. Par la suite, Les Rolling Stones jouent dans des stades pouvant contenir plus de 80 000 personnes et ils sont les premiers à le faire[75].
Le retour aux affaires de Keith est pourtant le début de nouveaux problèmes pour le groupe. Selon Keith Richards, Mick Jagger avait pris la tête du groupe dans les années 1970, lorsque lui-même était dépendant de l'héroïne, et maintenant que le guitariste allait mieux, il n'était plus disposé à partager ce pouvoir[73]. Les premiers problèmes apparaissent lors de l'enregistrement d'Emotional Rescue[77], en 1979 et culmineront avec la sortie de Dirty Work en 1986. Si le groupe continue d'enregistrer des albums et à jouer des concerts, Keith Richards et Mick Jagger ne se côtoient pratiquement plus et ne s'adressent plus la parole.
Les Stones sortent un nouvel album en 1997 (Bridges to Babylon), marqué par la volonté de s'inscrire dans l'air du temps (production des The Dust Brothers, basse de Meshell Ndegeocello, cosignature à l'amiable du premier single avec k.d. lang) tout en gardant le son traditionnel. Pourtant, le groupe connait de nouvelles tensions au cours de son enregistrement dues aux nouvelles divergences artistiques entre les deux leaders qui ont travaillé chacun de son côté, Mick ayant fait appels à une succession de producteurs pour moderniser le son, tandis que Keith veut rester dans des sonorités traditionnelles. Heureusement ces tensions disparaissent après l'enregistrement et l'album rencontre à nouveau le succès à sa sortie. Cet album donne l'occasion d'une nouvelle tournée mondiale, qui durera de septembre 1997 à septembre 1998, pour reprendre de janvier à juin 1999. Durant la tournée, le groupe sera le premier artiste à se produire au Stade de France le 25 juillet 1998 où il est accompagné de l'ancien Téléphone Jean-Louis Aubert en première partie. Entre-temps, le groupe réalise le clip du titre vedette Anybody Seen My Baby? en mettant en scène Angelina Jolie.
De novembre à décembre 2004, puis en mars et avril 2005, le groupe sans Ronnie Wood enregistre un nouvel album toujours produit par Don Was dans une petite pièce du château en prise live, se voulant un retour aux sources avec un son brut et direct dans l'esprit des albums Exile on Main Street, Elephant des White Stripes ou encore Thickfreakness des Black Keys. Puis le groupe se rend à Los Angeles avec Ronnie pour finaliser et mixer l'album dans différents studios[79]. 2ff7e9595c
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